May 26, 2025 – La Presse
Mexico’s Rise as a Nearshoring Powershouse – RCG Featured in La Presse”
Dans un récent article publié par La Presse et rédigé par Julien Arsenault, l’essor industriel rapide du Mexique occupe le devant de la scène — des parcs industriels en plein essor de Monterrey à la région en forte croissance de Querétaro. L’article souligne ce que nous constatons chaque jour chez RCG : le Mexique est devenu bien plus qu’une simple alternative à faible coût — c’est désormais une pierre angulaire stratégique de la chaîne d’approvisionnement nord-américaine.
Lisez l’article complet ci-dessous (en français) :
L’essor industriel du Mexique pendant la dernière décennie lui a permis de doubler la Chine comme principal exportateur de marchandises aux États-Unis. Bon nombre de ses méga-usines sont dans le viseur de l’administration Trump et de sa guerre commerciale. Le boom mexicain pourrait-il se transformer en exode ? Un dossier de Julien Arsenault
États-Unis–Mexique« Vous ne pouvez pas briser cette relation en quatre ans »
PHOTO JULIEN ARSENAULT, LA PRESSE
L’usine du géant européen des produits alimentaires et d’hygiène Unilever, dans le parc industriel Nexxus, au nord de Monterrey, au Mexique.
(Monterrey et Querétaro, Mexique) Ils poussent comme des champignons. Au Mexique, les parcs industriels sont un eldorado pour toute entreprise désireuse de se rapprocher du marché nord-américain. C’est aussi le genre d’investissement que Donald Trump rêve de rapatrier aux États-Unis avec sa guerre commerciale. Au rythme où vont les choses, cela s’annonce difficile.
« Ç’a été vendu à une entreprise qui va fabriquer des bouteilles de plastique pour Unilever. »
Dans le bâtiment de 100 000 pieds carrés, Alejandro Mendoza pointe un immense complexe sorti de terre un peu plus loin, à un coin de rue.
Il appartient à Unilever, géant anglo-néerlandais des produits alimentaires et d’hygiène, propriétaire de marques qui font partie de notre quotidien comme Dove, Sunlight et Hellman’s. Ce qui sera produit ici prendra la route des États-Unis et du Canada.
PHOTO JULIEN ARSENAULT, LA PRESSE
Prodensa a fait atterrir un fournisseur d’Unilever dans le parc industriel Nexxus, dans la région de Monterrey.
C’est Prodensa Real Estate Solutions, présidée par M. Mendoza, qui a fait atterrir ce sous-traitant d’Unilever à environ 25 kilomètres au nord de Monterrey, dans le gigantesque parc industriel Nexxus, qui s’étend sur 42 millions de pieds carrés, approximativement la superficie de L’Île-des-Sœurs. La région de Monterrey compte environ 80 de ces parcs.
Des transactions du genre, la firme, qui offre un service clés en main aux entreprises qui lorgnent le Mexique, les multiplie. Et les tournées sur le terrain pour des clients semblables à celle offerte à La Presse, M. Mendoza ne les compte plus.
PHOTO ALEJANDRO CEGARRA, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
Des autobus assurent le transport des travailleurs vers les parcs industriels.
Quotidiennement, à l’aube, des milliers de travailleurs montent à bord d’autobus – un service fourni par leur employeur – avant de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres sur des routes où la présence de restaurants, de haltes routières et de résidences dans le paysage est l’exception plutôt que la règle.
Pourquoi un regain d’intérêt pour le Mexique?
On peut principalement l’imputer à deux éléments : l’offensive commerciale américaine à l’endroit de la Chine, en 2018, pendant le premier mandat de M. Trump, ainsi que la pandémie de COVID-19. Tout cela a fait comprendre aux manufacturiers qu’ils ne pouvaient plus se fier uniquement à l’Asie pour produire à faible coût. On s’est donc tourné vers le Mexique, qui fait partie de la zone de libre-échange avec le Canada et les États-Unis.
Destination: d’immenses parcs industriels qui semblent souvent situés au milieu de nulle part et dans lesquels les usines sont coiffées de noms de multinationales bien connues comme Volvo, Kia, Lego, DHL, American Standard, Bosch et Kawasaki.
« Regardez le nombre de semi-remorques et nous ne sommes même pas à l’heure de pointe », lance M. Mendoza, au volant de sa camionnette, quelques kilomètres seulement après être sorti du centre-ville de Monterrey.
À la queue leu leu, sous un soleil de plomb, ces poids lourds font le va-et-vient entre les usines. Ils répètent le même manège chaque jour.
PHOTO JULIEN ARSENAULT, LA PRESSE
N’entre pas qui veut dans les immenses parcs industriels mexicains. Au loin, le complexe en construction du géant européen Unilever.
Ces parcs industriels n’ont rien à voir avec ce que l’on trouve au Canada. Ici n’entre pas qui veut. Les identités sont vérifiées à l’entrée ainsi qu’à la sortie du complexe. Sous haute surveillance, les usines sont aussi protégées par des clôtures généralement équipées de fils barbelés.
Retour en tête
Sans tambour ni trompette, une première est survenue au Mexique il y a deux ans. Pour la première fois en deux décennies, le pays est redevenu le principal exportateur de marchandises aux États-Unis, coiffant la Chine.
C’est le résultat d’un élan qui s’est amorcé il y a une décennie. L’an dernier, on recensait presque deux fois plus de parcs industriels dans le pays (464) qu’en 2015. Le nombre de locataires – les entreprises qui occupent des bâtiments – a plus que doublé, à 4200. La Chine elle-même a sauté dans ce train.
« Tout le monde tapait du pied, raconte M. Mendoza. En 2022, près de 60 % des bâtiments en construction étaient déjà loués ici. Il y avait un locataire avant même que la construction ne soit terminée. »
De Monterrey à Querétaro en passant par Juárez et Chihuahua, presque toutes les villes du nord du pays qui longent la frontière américaine ont bénéficié de cet essor industriel.
Et tout le monde est conscient que Washington ambitionne de rafler ces investissements, particulièrement dans le secteur automobile.
La multiplication des menaces tarifaires ayant marqué le mandat du 47e locataire de la Maison-Blanche en a fait réfléchir certains en territoire mexicain, mais personne n’entrevoit de scénario catastrophe. Dans les parcs industriels, la machinerie lourde s’affaire toujours à faire sortir des usines de terre.
PHOTO JULIEN ARSENAULT, LA PRESSE
Secrétaire au Développement durable de l’État de Querétaro, Marco Del Prete est responsable d’attirer des investissements et de stimuler l’économie.
Pourquoi ? Parce que la demande est toujours là, raconte le secrétaire au Développement durable de l’État de Querétaro, Marco Del Prete. Entre deux rencontres d’une journée bien remplie, le politicien, qui est une sorte de ministre de l’Économie, reçoit La Presse dans une salle de réunion de son bureau du centre-ville.
« Ce matin, par exemple, j’étais avec une entreprise allemande qui souhaite accroître ses activités ici, raconte le politicien. Depuis avril, on reçoit beaucoup de mises à jour de projets qui étaient dans les cartons. Et on recommence aussi à en recevoir d’autres.»
Pas d’exode
Avec sa main-d’œuvre disponible – 61 % de sa population, 80 millions de personnes, sera en âge de travailler au cours des deux prochaines décennies – et l’abondance de ses espaces industriels, le Mexique coche plusieurs cases pour les entreprises manufacturières.
Difficile aussi de passer sous silence le salaire horaire moyen d’un travailleur d’usine.
Ceux-ci gagnent environ 10 500 $ USD par an, selon la firme RCG, qui travaille dans le même créneau que Prodensa. À cette somme s’ajoutent des avantages, comme le transport et des services en milieu de travail (buanderie, médecin), qui peuvent représenter l’équivalent de quelques milliers de dollars supplémentaires.
On reste loin des moyennes au Canada et aux États-Unis.
Les salaires peuvent atteindre 57 800 $ US pour un superviseur, 94 700 $ US pour un gestionnaire et 142 000 $ US pour un directeur. Pour l’instant, peu d’entreprises semblent prêtes à tourner le dos à ces économies salariales afin de faire plaisir à l’administration Trump.
« Nous sommes passés de faibles coûts à meilleurs coûts, affirme M. Del Prete. Ici à Querétaro, il n’y a pas de grèves. »
Un autre obstacle se dresse également devant le souhait du président américain.
L’élan industriel du Mexique va au-delà des grandes multinationales. Comme Unilever et son fournisseur de bouteilles de plastique, les grandes sociétés ont amené leurs sous-traitants avec elles. Au fil du temps, c’est tout un nouvel écosystème qui s’est créé.
RCG, qui offre des services-conseils aux entreprises qui veulent s’établir au Mexique, a été aux premières loges de cette tendance.
PHOTO ALEJANDRO CEGARRA, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
Chantier d’une future usine de Volvo à Monterrey, en décembre dernier
« Si vous êtes un constructeur automobile, par exemple, vous allez vouloir que votre fournisseur vous expédie ses pièces en quelques heures plutôt que ça prenne des jours ou des semaines par train et par bateau », explique Carlos Redfern, l’un des partenaires chez RCG.
Le secrétaire au Développement durable de Querétaro est du même avis.
« Vous pouvez délocaliser une [grande entreprise] mais toute sa chaîne d’approvisionnement est au Mexique, illustre-t-il. Cela s’est construit depuis 25 ans [avec l’Accord de libre-échange nord-américain]. Vous ne pouvez pas briser cette relation en quatre ans. »
▪ 29 ans
Âge médian de la population mexicaine en 2021
SOURCE : GOUVERNEMENT DU MEXIQUE
130 millions
Nombre d’habitants du Mexique
SOURCE : GOUVERNEMENT DU MEXIQUE
À propos de RCG : RCG est un cabinet-conseil spécialisé qui offre des solutions complètes d’atterrissage souple et de nearshoring aux entreprises cherchant à s’étendre au Mexique. Les services personnalisés de RCG couvrent un large éventail, y compris le conseil, le capital humain, le commerce extérieur, le droit, l’informatique, la recherche, la fiscalité et plus encore. Si vous envisagez le marché mexicain comme une possibilité d’expansion, RCG est là pour vous aider à chaque étape.